Work sucks, go surfing!

Sidi Kaouki, 2742km from Paris

Vous connaissez notre côté têtu, obstiné, limite autiste, quand on a une idée derrière la tête, difficile de nous faire renoncer! Peut-importe le vent, l'eau glacée, le prix des planches et les combinaisons de location surement pleines d'urine de touriste, il était hors de question de retrouver la réalité grise et hivernale française sans avoir flirté avec quelques vagues!

Nous sommes donc laissés porter par le vent jusqu'au petit village de Sidi Kaouki, à une trentaine de kilomètres d'Essaouira, repère pour surfeurs migrateurs, petit paradis de vagues où les collines d'arganiers se jettent dans l'océan. Une dizaine de petits restaurants les pieds dans l'eau, deux ou trois écoles de surf, la plage à perte de vue, et quelques mètres plus loin, la maison de Martha, une espagnole bien délurée. Elle a quitté l'Espagne pour une petite maison blanche et bleue à qui elle redonne un coup de jeune, héberge les deux trois touristes qui passent pour survivre à peu près, et a acceuilli pendant notre séjour ses nouveaux colocataires, un jeune couple de français qui montent un projet dans la région. Tout un joli petit monde rencontré dans son patio, où défilent sans cesse marocains et expatriés, et que nous retrouvons le soir pour partager un tajine à la lueur des bougies et se réchauffer de nos longues journées venteuses devant un petit feu. Autant vous dire, si vous voulez nous envoyer nos cartons et notre chat (bien que Nouch ai trouvé une remplacante en matière de réveil félin, cf photo ci dessous!) on peut rester vivre ici, à manger des clémentines le cul dans le sable, nos sourires béats devant le coucher de soleil. Bon, ok, on ne va pas sombrer dans le côté romantico-merdeux (même si on assume!).

Braver le vent pour apprivoiser les vagues, le sable qui tourbillonne, planche sous le bras s'aventurer dans les rouleaux, et se sentir si petit face à cette immensité iodée... Pendant qu'au loin les beaux blonds aux poils de bras "brushingués" se la pètent un p'tit chouya* et travaillent leur style, en quasi lévitation au dessus de l'eau, on rame avec nos bras en caoutchouc, on s'emmèle les pieds, on glisse, on boit la tasse, et puis hop se laisser emporter par la vague, retrouver les bons gestes pendant 5 secondes, t'irais au bout du monde comme ça, et puis gloups, sous l'eau à nouveau!

Mais un jour on sera blonds, surfeurs comme pas deux, et p'tet même suédois. Ce qui est sûr c'est qu'on reviendra, Sidi Kaouki nous a conquit, vite vite rentrer pour remplir les porte monnaies et retrouver ces jolies dunes, allé les copains, on vous compte dans l'histoire, on vous attend pour les prochaines vacances, vous verrez...

A demain les copains! (Arrivée 23h30 à Paris...)

"La vie passe, l'amour ça ramasse, et les souvenirs restent."

* Un petit peu, en arabe