Aït Benhaddou, 2740 km from Paris
11h15! Ouarzazate, embarquement!
Bagages étiquettés, bus clean, un peu bondé, comme pas trop beaucoup envie de partir, parait que c'est une route de montagne pas très yéyé pour les sensibles... En effet moi qui ai horreur des cars et des routes de haute montagne je me retrouve vite fait agrippée au bras de Geo, regrettant amèrement de ne pas avoir emmené de sac plastique (mais le sac plastique incite gravement au vomi). Nous passons le plus haut col du Maroc, le Tizi-n-Tichka, à 2260m d'altitude (ouais, ouais faites pas trop vos malins hein!). Les crêtes saupoudrées de neige, et quelques centaines de mètres plus bas la vallée désertique et ses petites maisons de terre. La route qui tourne, tourne, monte, monte toujours plus haut, le vertige qui me colle au siège et l'estomac qui danse la salsa, je me jure de ne plus jamais (ne jamais dire jamais, dirait ma maman!) monter dans ce bus. Grand soulagement en redescandant dans la vallée de Ouarzazate.
Changement de programme (comme d'hab), un couple d'espagnols bien sympas descendent du bus en marche pour un petit village, Aït Benhaddou. ça tombe bien, Ouarzazate ça pue le touriste en chemise hawaïenne, alpagué par les studios de cinéma Ridley Scott. On vous accompagne! 10 km de petites routes à travers les grandes pleines désertiques. Non mais vous avez déjà vu un désert sous des crêtes enneigées vous? C'est comme poser un bout des Alpes au Mexique...
Le village, posté au mileu de ce no man's land surréaliste est séparé en deux par la rivière, que l'on traverse en sautant de pierre en pierre. D'un côté le village moderne, et de l'autre le plus beau Ksour du Maroc (ancien village traditionnel en terre et paille) encore en restauration, qui a poussé au dessus de la rivière aux alentours du Xe siècle (personne n'est d'accord alors moi je tranche!) et tient encore debout. On ne retrouve cette architecture caractéristique qu'en un seul endroit au monde, mon pays vénéré : le Yémen. Comment ce type d'architecture est-il arrivé jusqu'ici? A des milliers de kilomètres des montagnes de l'Hadramaout? J'aurais été curieuse d'en savoir un peu plus sur le sujet, mais une crise de mal de reins m'a achevée pour quelques jours. Avons donc eu la chance de visiter la clinique de Ouarzazate, où après trois minutes d'échographie et une analyse un médecin pas très concerné m'annonce que je n'ai rien de grave. Un petit antibiotique et voila! La simplicité de la médecine au Maroc! Ne réfléchis pas, tais toi, et prends tes cachetons! Je préfère opter pour ma propre méthode : tisanes, repos, lecture et jeux de cartes au chaud dans mon duvet, pendant que dehors le vent se déchaine et balaye la grande et unique rue du nouveau village.
Dès que je pète la forme à nouveau nous partons pour de nouvelles aventures, dans la vallée du Draa ou du Dadès, inch Allah!
PS : info de dernière minute que j'ai bien fait de ne pas connaitre avant (sauf pour Celine et Vero, c'est pas une info pour les mamans!) la route du Tizi-n-Tichka est la plus dangereuse du Maroc et a fait 42 morts au mois de septembre (car sans freins...tu tombes dans le ravin)