Marrakech, tu retrouves la pêche!

Marrakech, 2535 km from Paris

"Hey mon ami! Français? Anglais? Espagnol? Ah français! De quelle région de la France mon ami?! Toulouse? Paris? Marseille? Bordeaux? Aaaah... Mount'pélié...? Viens voir mon ami, c'est pas cher! Pour le plaisir des yeux! Babouches, épices, parfums, djelaba, assieds toi, casse la fatigue mon ami! Dis un prix mon ami, c'est pas cher pour toi mon ami!"

Introduction rapide, plus sympathique que dans le nord, où on nous en voulait de ne pas consommer de produits illicites (mis à part le jambon, si vous connaissez un bon dealer au Maroc...!). Bref, on a enfin pu se détendre un peu la babouche, relacher notre vigilance, ("No Paranoïa!" comme ils disent ici...) et faire des rencontres sympas. Peut-être avons nous été un peu loin dans la détente d'ailleurs, les sous fondent comme neige au soleil et à ce rythme là nous serons surement de retour bientôt. Nous l'avouons noir sur blanc, nous ne sommes pas des ROOTS (on ne dort pas sur des aires d'autoroute sous la pluie, on ne marche pas 3km avec nos sacs sur le dos et on ne se contente pas vraiment de pain/vache kiri...), mais tant pis, on se fait kiffer, c'est le principal!

Deux jours à Fès dans un hôtel miteux sous une pluie diluvienne ne nous ont pas vraiment convaincu. Malgré la beautée de la ville et sa magie historique, malgré son architecture et ses artisans, nous avons eu vite faite de prendre un train pour Marrakech, parapluie sous le bras, Manu, un baboucheur de passage, à nos côtés. 7h dans un ancien train corail de la sncf, on fume devant les portes ouvertes sur les rails et les montagnes rouges du sud marocain défilent bientôt sous nos yeux de touristes ébahis...

Marrakech nous attend, petit hôtel de la Medina, ambiance cosy, presque un peu too much kitch : bougies et pétales de roses tous les soirs à 20h! Petit dej' maison (gargantuesque!) sur la terasse au soleil... Le tout tenu par Mohammed, 26 ans, perché de chez perché à coups de vodka (ici c'est l'Islam à la carte, version allégée, adaptable à souhait...pas cher!)

Capitale du tourisme au Maroc, on nous en avait dressé un bien triste portrait (Marrakech = Arnakech!) ben croyez le ou non, chers lecteurs, on kiff notre race! Trois journées à déambuler dans les souks et les jardins, les souks pour Geo qui affine ses techniques de négociation ("Il vendrait un frigo à un esquimeau!" dixit Hassan, vendeur de bijoux), et les jardins pour moi. Je savoure la poésie des lieux, notamment le jardin Majorelle, où Yves Saint Laurent a vécu ses dernières années, et où repose encore tout son géni et sa créativité.

Geoffrey se fait pomponner, entre le barbier, le coiffeur (coupe roumain années 70, ok) et la hammam, le vrai, le marocain. Avec toute son ambiance, sa crasse d'origine, de quoi entrer pour de vrai dans la culture marocaine! Un vrai rite d'intégration! (Il nous a même fait un petit malaise, non mais c'est pas pour les sensibles hein!)

Avec sa super coupe d'otochtone on a pu se fondre dans la masse Marrakchi, affronter les dompteurs de serpents et autres diseuses de bonnes aventures de la place Jama el Fna. Et se risquer à des découvertes culinaires telles que le sandwich patate/oeuf/harissa/kiri ou la pastilla au poulet, que nous soupçonnons d'être du pigeon (selon la VRAIE recette). Courageux mais pas suicidaires, les escargots et les têtes de chêvres cuites à la vapeur attendront encore un peu...

Là, c'est le moment où je suis censée trouver une conclusion pour faire genre je suis littéraire, et tout... Mais enfait j'ai la flemme... On a fini notre dernier paquet de cigarettes françaises, on arrête de fumer, ça me coupe la créativité. Voila.

On vous embrasse et tout et tout, on compatis parce que vous êtes dans le froid, les bouchons et les cols roulés qui grattent, on vous aime! Et surtout on balance une spéciale dédicasse à nos 9 tortues Marrakchis de compagnie, que l'on trouvais le matin au fond de nos chaussures... (ci dessous...)